Crime / Comédie:
Guy Ritchie

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4
On 17 octobre 2012
Last modified:28 octobre 2017

Summary:

Arnaques, crimes et botanique (1998) a relancé la mode des films de gangster et de casse à l'anglaise. Rythmé et excentrique, ce premier film est une jolie réussite.

Arnaques, crimes et botanique (1998) a relancé la mode des films de gangster et de casse à l’anglaise. Rythmé et excentrique, ce premier film est une jolie réussite.
Arnaques crimes et botanique

Lock, Stock and Two Smoking Barrels (1998)

(Arnaques, crimes et botanique)

Ecrit et réalisé par Guy Ritchie

Avec Jason Flemyng, Dexter Fletcher, Nick Moran, Jason Statham,…

Produit par Handmade Films et Polygram

Crime / Comédie

107 mn

UK

Quatre amis, jeunes trentenaires qui vivotent plus ou moins légalement, rassemblent chacun 25.000 livres pour permettre à l’un d’eux, Tom (Jason Flemyng), un excellent joueur de poker, de jouer la partie de sa vie et de les rendre très riches. Mais Tom sort de sa partie avec une dette de 500.000 livres et seulement quelques jours pour la rembourser.

« Lock, stock and two smoking barrels » (Arnaques, Crimes et Botanique) fait l’effet d’une bombe à sa sortie. Personne n’attendait ce premier film d’un inconnu, un certain Guy Ritchie, qui avait juste signé un court métrage de gangster trois ans auparavant (« The hard case »).

Arnaques, crimes et botaniqueEn outre, le film n’affiche aucune star à son générique et aborde deux genres, le film de gangster et celui  de casse, où les anglais ont  excellé par à-coups  mais qui sont tombés en désuétude depuis une vingtaine d’années. « Lock, Stock… » doit donc affronter des références marquantes mais assez lointaines :  « The Lavender Hill Mob » (1951) et son stock d’or fondu en mini tour Eiffel, « The ladykillers » (1955),  sa dangereuse vieille femme et son perroquet qui en sait trop, « The league of gentlemen » (1960) et ses ex-militaires en froid avec l’armée reconvertis en parfaits braqueurs ou encore l’ultra cool « The Italian Job » (1969) avec Michael Caine et ses  Mini. Côté films de gangster, les Anglais avaient signé leur dernier chef d’oeuvre avec « The good long Friday » (Racket, 1980).

Dans les films de casse passés à la moulinette british, l’excentricité est souvent le maitre mot. Et en ce cens « Lock, stock and two smoking barrels » s’inscrit dans la tradition anglaise du genre. Nos quatre jeunes amis n’avaient au départ que le projet de se faire un gros paquet d’argent en profitant des dons au poker de l’un d’entre eux. Suite à l’échec du petit génie en question, ils vont devoir braquer des gros revendeurs d’herbe. Mais ce faisant, ils vont se retrouver plongés dans une succession d’événements et une débauche de violence dont l’outrance vire à la loufoquerie. Loufoquerie renforcée par une galerie de truands tous plus cinglés les uns que les autres.

Poussant l’humour noir des situations et des personnages à son paroxisme, « Lock , stock and two smoking barrels » est une comédie autant qu’un film de braquage, voire même plus. Ici pas de plan ingénieux tarabiscoté, pourtant les quatre amis, sans faire exprès, et par de multiples concours de circonstance, frôlent le coup parfait.

Bref, le scénario est ingénieux et riche en rebondissements, le film parfaitement rythmé, les personnages de gangster hilarants (et bien plus intéressants finalement que les quatre amis comparativement un peu insipides).

Evidemment « Lock, Stock and two smoking barrels » doit aussi au ton libéré et décomplexé apporté au cinéma de genre britannique par le Dany Boyle de « Shallow Grave » (Petits meurtres entre amis, 1994) et au triomphe pop d’un Quentin Tarentino de « Reservoir Dogs » (1992) et « Pulp fiction » (1994).

Le succès du film va lancer la carrière de deux acteurs débutants : Jason Statham  et Vinnie Jones. Il va également donner lieu en 2000 à « Lock, Stock… », une série télé de Channel 4 (un pilote plus six épisodes) qui tente de garder avec plus ou moins de succès le ton du film (Guy Ritchie a supervisé la série en tant que producteur).

Prouvant que la réussite de « Lock, Stock and two smoking barrels » n’était pas le pur produit de la chance du débutant, Guy Ritchie va réitérer un joli coup avec son film suivant « Snatch » (2000). Il deviendra ensuite un produit médiatique en épousant la chanteuse Madonna, décevra ses fans et attirera les moqueries en filmant un véhicule pour la star américaine « Slept away » (« A la dérive », 2002). Depuis Ritchie a pu prouver qu’il n’était pas hors jeu (« Rock’n’rolla » en 2008) et qu’il est même à l’aise avec des super productions américaines dégoulinantes : « Sherlock Holmes » (2009) et sa suite « Sherlock Holmes, Jeu d’ombres » (2011). A y perdre son âme ?

DVD et Blu-Ray Universal Pictures. Version française et version originale sous titrée.