Review of: The Whisperers
Drame:
Bryan Forbes

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Rating:
4
On 23 février 2014
Last modified:12 mai 2019

Summary:

Un beau film sur la vieillesse et la solitude, "The Whisperers" bénéficie notamment du talent d'Edith Evans et d'une très belle photo

Un beau film sur la vieillesse et la solitude, « The Whisperers » bénéficie notamment du talent d’Edith Evans et d’une très belle photo sans oublier la musique de John Barry

The Whisperers - Edith Evans

The Whisperers (1967)

(Les Chuchoteurs)

Réalisé par Bryan Forbes

Ecrit par Bryan Forbes d’après le roman de Robert Nicolson

Avec Edith Evans, Nanette Newman, Eric Portman, Gerald Sim, Harry Baird, Leonard Rossiter,…

Directeur de la photographie : Gerry Turpin / Montage : Anthony Harvey / Musique : John Barry

Produit par Ronald Shedlo et Michael Laughlin

Drame

UK

Mrs. Ross (Edith Evans) est une vieille dame solitaire qui vit dans la misère et n’a plus toute sa tête. Quand son truand de fils cache de l’argent chez elle et qu’elle le trouve, elle se dépêche d’aller à l’assistance publique pour annoncer qu’elle n’aura plus besoin d’une quelconque aide car elle vient de toucher son héritage.

The Whisperers 1967« The Whisperers » est un film atypique et intimiste signé Bryan Forbes, filmé en 1967 entre deux grosses productions avec Michael Caine la comédie all star « The Wrong Box » (1966) et le film de cambriolage « Deadfall » (1968).

On savait déjà grâce à ses trois excellents premiers films que « Whistle Down the Wind » (1961), « The L Shaped Room » (1962) ou encore « Seance on a Wet Afternoon » (1964) que Bryan Forbes était un réalisateur à suivre. Dans « Seance… », il avait prouvé qu’il était capable de créer une véritable ambiance.

Bryan Forbes s’est vu proposé la réalisation de « The Whisperers » par deux jeunes producteurs américains alors inconnus, Ronald Shedlo et Michael Laughlin qui avaient acheté les droits d’adaptation du livre. Bryan Forbes explique dans son autobiographie « Notes for a life » (1974) qu’il a accepté de lire le livre suite à l’explication de Sheldo qu’il était leur premier choix, et que sinon ils proposeront le film à Ingmar Bergman ! « Impossible de résister à une telle flatterie » note Bryan Forbes. Après avoir lu le livre, il s’est empressé de demander à Edith Evans, une grande actrice tragiquement sous utilisée d’après ses dires, d’interpréter le rôle.

Et le résultat est… très convaincant.

Bryan Forbes filme ici la vieillesse et la solitude en noir et blanc dans un Manchester crasseux et pauvre où les terrains vagues abondent. On se croirait dans le Londres de la fin des années 40 qui ne s’est pas encore remis du blitz.

Le personnage de Mrs Ross est très touchant. On la voit perdre la tête, entendre des voix dans son appartement où s’entassent les cadavres de bouteille et les vieux journaux avec en fonds sonore le robinet qui fuit, croire que sa voisine du dessus est retenue prisonnière par un indien (en fait un homme noir) et s’imaginer un passé de femme de bonne famille qui aurait fait un mariage avec un homme d’une classe inférieure, qui a toujours rendez-vous avec ses avocats dans l’attente d’un héritage et des bénéfices issus de ses divers investissements.

En fait, Mrs Ross plonge dans la folie pour oublier le fait qu’elle ait été abandonnée par son fils et son mari. Sa seule compagnie est le fonctionnaire de l’assistance publique auquel elle écrit régulièrement des lettres recouvertes de ses délires.

Face à ce morne quotidien superbement filmé par Bryan Forbes, l’irruption de son fils qui cache de l’argent chez sa vieille mère qu’il méprise, son kidnapping par une odieuse mégère ou le retour de son truand de mari (très bien interprété par Eric Portman) semblent des événements presqu’improbables,  artificiels voire surréalistes (bien que le film ne vire jamais vers le fantastique comme pourrait le laisser supposer le titre et l’affiche du film).

La réussite de « The Whisperers » doit beaucoup à l’incroyable prestation d’Edith Evans, impressionnante et touchante dans le rôle de cette vieille femme qui se créé un monde rien qu’à elle pour échapper à une dure réalité. Sa prestation lui a d’ailleurs valu un Bafta, un golden globe, un ours d’argent à Berlin, et sa troisième nomination aux Oscars (pour la première fois pour un rôle principal).

La banlieue de Manchester des années 60, vérolée de terrains vagues est un cadre parfait pour ce drame. La très belle photo de Gerry Turpin et la superbe musique de John Barry font le reste. « The Whisperers » dégage une véritable ambiance.

Ce très joli film n’est malheureusement à ce jour que disponible en édition de DVD à la demande, et mériterait une réédition digne de ce nom.

DVD collection MGM (2010). Déclaré Zone 1 (mais le DVD que j’ai reçu n’est pas zoné). Aucun sous-titre, aucun bonus.

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