Stanley Baker dans "Zulu" (1964)

Stanley Baker (1928-1976)

Né à Ferndale dans le Pays de Galles en 1928, en plein pays minier, Stanley Baker est un adolescent fonceur, fan de boxe. Il a été remarqué très tôt par un professeur qui l’a poussé au théâtre. Adolescent, il se retrouve sur scène avec Richard Burton, qui a suivi a peu près la même trajectoire. Burton et Baker resteront proches toute leur vie.

Stanley Baker est remarqué par le réalisateur Sergei Nolbandov alors en repérage dans le Pays de Galles alors qu’il jouait dans une pièce scolaire de fin d’année. Nolbandov le ramène aux studios Ealing pour un test. Il fait ainsi sa première apparition au cinéma en 1943 dans « Undercover », puis retourne au théâtre. Quatre ans après la fin de la guerre, il retourne sur grand écran et ne le quittera plus.

Stanley BakerStanley Baker décroche son premier rôle important dans « The Cruel Sea » (1953), un rôle mémorable de méchant qu’il voulait absolument obtenir – étant fan du livre qui a servit de base au film. Il réussit à convaincre le réalisateur Charles Frend, un ami, de lui laisser faire un test, et obtint le rôle.

Mais de fait, son physique assez dur, austère semble le condamner aux rôles de méchants (Hell Below Zero, Knights of the Round Table) ou de flics brutaux peu portés aux compromis (Violent Playground, Blind Date). Rapidement, il se rend compte qu’il risque d’être réduit à un certain type de rôles bien précis. Pourtant, il aime ces personnages sans illusion et brutaux. Même quand il passera à la production et aura le pouvoir de porter ses propres projets, il continuera à incarner des personnages avec un côté sombre plus ou moins développé.

Stanley Baker fera également plusieurs apparitions à la télévision durant les années 50 et 60 dans des téléfilms en Grande Bretagne et aux Etats Unis. Il jouera ainsi dans 5 épisodes du « BBC Sunday-Night Theatre » de 1950 à 1958.

L’un de ses premiers rôles vraiment positifs au cinéma sera celui de Henry Tudor dans « Richard III » (1955) de Laurence Olivier.

Stanley Baker devra ses meilleurs rôles principalement à deux réalisateurs : Joseph Losey et Cy Enfeld.

Si la première collaboration Losey/Baker ne casse pas des briques (Blind Date en 1957), Losey va rapidement confier des rôles bien plus consistants à Baker : The Criminals (1960), Eva (1962), Accident (1967).

1964 est une date très importante avec « Zulu« , fruit d’une collaboration avec le réalisateur canadien Cy Enfeld. Ce dernier avait déjà donné un rôle très intéressant à Baker dans « Hell Driver » (1957), un rôle viril de brute au grand coeur. Pour « Zulu », Stanley Baker se lance dans la production. Le succès critique et public sera au rendez vous. Enfeld et Baker continueront leur collaboration dans le film d’aventures et de survie en Afrique du Sud « Sands of the Kalahari » (1965).

Via sa compagnie de production « Oakhurst Productions » qu’il a co-fondé avec Michael Deeley (futur producteur de « Blade Runner »), Baker a produit « Robbery » (1967), « The Italian Job » (1969), « The perfect friday » (1970). Il s’est aussi investit dans la production télé, et l’organisation de concerts, et participera même au rachat de British Lion Films et des studios Shepperton. Mais au début des années 70, il se retrouve lourdement endetté, et accepte certains rôles dans des films médiocres pour payer ses dettes (notamment dans « Una lucertola con la pelle di donna » de Lucio Fulci ou « Popsy Pop » de Jean Herman).

Il est mort d’une pneumonie en 1976 après avoir lutté contre un cancer des poumons. Il a été décoré de manière posthume du titre de chevalier de l’ordre britannique. Il était marié et avait 4 enfants (sa femme a témoigné de leur histoire d’amour dans un bel article pour Woman’s own magazine http://www.freewebs.com/stanleybakerarchive/apps/photos/photo?photoid=107173050) .

Il dira à sa femme avant de mourir : « Je n ‘ai aucun regret. J’ai eu une vie fantastique. J’ai été entouré d’amour dès le début. Je  suis le fils d’un mineur gallois et je suis né dans l’amour, je me suis marié par amour et j’ai été amoureux le reste de ma vie ».

Voici une rare interview filmée de Stanley Baker qui date de 1958 :

Partie 1

Partie 2 :