Review of: Resurrection Man

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3
On 19 juin 2016
Last modified:17 juillet 2020

Summary:

Maladroit et trop stylisé, voici un crime movie pas très honnête ou tout du moins qui tente d'en faire trop pour son propre bien.

Maladroit et trop stylisé, voici un crime movie pas très honnête ou tout du moins qui tente d’en faire trop pour son propre bien.

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Resurrection Man (1998)

Réalisé par Marc Evans

Ecrit par Eoin McNamee d’après son roman

Avec Stuart Townsend, James Nesbitt, Brenda Fricker, Sean McGinley, John Hannah,…

Directeur de la photographie : Pierre Aïm

Musique David Holmes

Produit par Andrew Eaton pour Revolution Films

101mn

Crime

UK

Dans le Belfast des années 70, Victor Kelly (Stuart Townsend) est un gangster et assassin loyaliste sans aucune morale qui tue et torture tous les catholiques qu’il croise. Un journaliste (James Nesbitt) s’intéresse à son cas.

resurrection-man-1998-afficheL’histoire du gang violent décrit dans le film est librement inspirée de la trajectoire sanglante des « Shankill Butchers » qui ont sévi à Belfast de 1975 à 1982 jusqu’à l’assassinat de son chef, Lenny Murphy.

Victor Kelly est un jeune unioniste, qui vit toujours chez ses parents, entre une mère ultra protectrice et un père effacé. Son histoire est en partie racontée via des interviews de sa mère et de sa petite amie. Il réunit autour de lui quelques hommes avec lesquels il part en chasse de catholiques qu’il torture et assassine.

Les personnages sont correctement dessinés (même si psychologiquement ils manquent clairement d’épaisseur !), et si le film n’est pas dénué de violence, il n’ en fait (presque) pas trop (vu le sujet ça aurait pu être bien pire). Par contre il n’échappe pas une stylisation gratuite voire ridicule (ralentis, arrêts sur images,…).

Certains critiques ont fait le parallèle avec un film de vampires, et ce n’est pas faux. Le personnage de Kelly tel qu’il est décrit ressemble à Dracula (par son charme, sa  cruauté mais aussi littéralement car  il aime baigner dans le sang), et l’une des dernières scènes clés du film adopte une esthétique gothique que ne renierait pas un film d’horreur et qui vire au ridicule.

Ridicule ? « Resurrection Man » est probablement un peu trop ambitieux pour son propre bien. Avec plus de rigueur et de sobriété, il s’en serait mieux sorti.

Si le film n’a en fait pas été tourné en Irlande mais à Liverpool, Manchester et Warrington (!), le casting est lui bien essentiellement irlandais. Kelly est interprété par Stuart Townsend qui s’était fait connaitre une poignée d’années plus tôt dans « Trojan Eddie » (1996) et « Shooting Fish » (1997). Manque d’expérience ? Il ne peut s’empêcher de cabotiner dans le rôle du gangster psychopathe. Mais il faut avouer que c’est un rôle qui s’y prête ! Face à lui, en journaliste alcoolique et opportuniste qui part en quête du tueur, James Nesbitt est à la hauteur. Mention également pour John Hannah, excellent en patron mafieux qui surveille l’évolution de son poulain.

« Resurrection Man » est le troisième film de Marc Evans, réalisateur gallois qui a fait ses classes à la télévision britannique à la fin des années 80 et au début des années 90. La violence de « Resurrection Man » est à mille lieux de l’ambiance de son film qui aujourd’hui encore reste le plus connu et apprécié : « Snow Cake » (2006).

La photo léchée est due au français Pierre Aïm qui s’était fait connaitre via sa collaboration avec Mathieu Kassovitz (Métisses, La Haine, Assassinat(s)…). C’était son deuxième film avec Marc Evans après « House of America ».

DVD zone 2 FR. Studio Universal (2002). Version originale sous-titrée en français et version française.