Review of: Nighbirds
Drame:
Andy Milligan

Reviewed by:
Rating:
3
On 23 mars 2014
Last modified:6 juin 2020

Summary:

Un drame intimiste et fauché sur une jeune femme aux instincts maternels qui virent vers la perversité.

Un drame intimiste et fauché sur une jeune femme aux instincts maternels qui virent vers la perversité.

nightbirds 1970

Nightbirds (1970)

Ecrit et réalise par Andy Milligan

Avec Julie Shaw, Berwick Kaler, Elaine Shore,…

Directeur de la photographie : Andy Milligan

Produit par Leslie Elliot pour Cinemedia Films

Drame

90mn

UK

Dink (Berwick Kaler) est un jeune homme introverti qui a quitté sa mère possessive et ère depuis une semaine dans les rues de Londres. Il est recueilli par Dee (Julie Saw), une jeune femme marginale et manipulatrice.

Nightbirds (affiche)Andy Milligan  est un réalisateur et scénariste new-yorkais Edwoodesque qui a sévi de 1967 jusqu’à la fin des années 80. Personnalité complexe, gay et adepte du SM, capable de glisser dans des rages dantesques, ses films lui ressemblent. Foutraques, filmés caméra au poing pour moins de 10.000 dollars sans souci de vraisemblance ou de sophistication, balançant entre le film de sexploitation soft core et le film d’épouvante grotesque.

Si je vous parle ici d’Andy Milligan c’est que ce dernier a eu sa période anglaise. C’est le producteur Leslie Elliot qui est allé le chercher à New York. Il passera dix huit mois à Londres et y tournera trois films : « Nightbirds » (1970), « The Body Beneath » (1970) et « Curse of the Full moon » qui deviendra « The Rats Are Coming! The Werewolves Are Here! » (1972). Aucun de ces films ne sera finalement distribué au UK dû à un crash entre Milligan et le père de Leslie Elliot, une autre figure despotique. Ils feront néanmoins les beaux jours des cinémas bis new-yorkais sur la 42e rue.

« Nightbirds », première réalisation de Milligan sur le territoire britannique, est atypique. C’est un drame intimiste filmé en noir et blanc, qui raconte l’histoire d’amour entre Dink, un jeune homme paumé en quête de figure maternelle, et une jeune femme manipulatrice aux instincts maternels qui virent vers le sadisme. Une bonne partie du film se déroule dans leur « nid d’amour », une chambre vétuste sous les combles.

Milligan filme très peu d’extérieurs, et c’est un Londres glauque et déshumanisé qui nous est montré surtout à travers quelques personnages extérieurs : une vieille prostituée à la retraite qui perd la tête, un maquereau qui gère « ses garçons », le propriétaire d’un magasin désagréable et arrogant.

Le film est bavard, souffre d’une construction narrative assez faible, n’est pas toujours bien filmé et est interprété assez maladroitement par deux jeunes acteurs débutants. Pourtant, il est loin d’être complètement inintéressant. Parce que la caméra de Milligan y est malgré tout relativement sûre d’elle, que le film ne tombe pas dans le grand guignolesque et que cette histoire laisse suffisamment de questions sur la personnalité réelle de Dee (du coup bien plus intéressante que celle de ce grand benêt de Dink).

Andy Milligan est mort du Sida en 1991, pauvre et oublié. Nombre de ses films sont aujourd’hui perdus. Mais par ses excès, le bonhomme a aujourd’hui atteint un statut culte et compte parmi ses plus fervents admirateurs un certain Nicolas Winding Refn, réalisateur danois révélé au grand public avec « Drive » (2011). Ce dernier a réussi à convaincre le BFI de rééditer deux des trois films de sa période anglaise dans le cadre de sa fameuse collection « BFI Flipside ». Le transfert est de qualité. L’image est granuleuse et sale mais cela convient parfaitement au ton général de « Nightbirds ».

Si le film mis en avant est bien « Nightbirds », au niveau des bonus le BFI a donc rajouté « The Body Beneath ». Malheureusement le BFI n’a pas jugé opportun de rajouter des sous-titres pour ce dernier.

Combo Blu-ray/DVD BFI Flipside. Zone 2 UK. Sous-titres anglais pour « Nightbirds ». Pas des sous-titres pour les bonus et « The Bony Beneath ». Excellent livret de 42 pages.