CollectionBFIflipside

(Dernière mise à jour : février 2023)

Au début de l’aventure de BFI Flipside, on trouve deux curateurs des archives du British Film Institute (BFI), William Fowler et Vic Pratt qui ont l’idée saugrenue en 2006 d’organiser des séances consacrées à des films de genre au BFI Southbank (la cinémathèque anglaise).

C’est ainsi qu’ils invitèrent Stanley Long, le réalisateur et producteur spécialisé dans les films d’exploitation, à venir présenter dans le temple de la cinéphilie britannique « Primitive London » (1965), un film pseudo documentaire, provocateur et volontiers putassier, dans la lignée de « Mondo Cane » (1962).  Bien évidemment « Primitive London » sera l’un des premiers titres publiés dans la collection Blu-Ray/DVD BFI Flipside qui n’allait pas tardé à voir le jour.

Inaugurée en mai 2009, la collection BFI Flipside reste l’un des plus beaux exemples d’édition menés au Royaume-Uni pour faire reconnaître le cinéma britannique de série B ou Z, souvent ignoré, délaissé voire haï par les critiques.

Parrainé par Kim Newman, critique spécialiste du cinéma bis, et qui en a signé le numéro 0 – un documentaire sur le cinéma britannique de genre (« Kim Newman’s Guide to The Flipside of British Cinema ») -, la collection s’est donné pour mission de remettre sur le devant de la scène, des films excentriques et uniques oubliés par les éditeurs classiques et qui de préférence n’ont jamais été édités en format vidéo (cassette ou DVD) – sauf à de rares exceptions comme « Privilege » de Peter Watkins qui était déjà disponible chez un éditeur américain.

La collection se distingue par une sélection audacieuse, qui va de perles oubliées de réalisateurs connus (Richard Lester, Peter Watkins, Clive Donner,…) ou de films oubliés mais qui ont une valeur sociale, artistique ou historique.

Le BFI ne se contente pas de rendre disponible ces films introuvables ou rares. Avec l’appui du réalisateur ou des ayants droit, il se fait une obligation de publier la meilleure copie disponible (qu’elle provienne de ses archives ou de celles du réalisateur).

Mais l’un des traits marquants de la collection est de proposer dans un format dual DVD/Blu-Ray (depuis 2011), une quantité impressionnante de bonus (courts et moyens métrages, interviews, documentaires,…) et un livret d’une vingtaine de page regroupant interviews, critiques ou analyses permettant de remettre le film dans son contexte.

Bref ces films oubliés bénéficient d’un vrai travail d’archéologue (les films datent de 1953 à 1984) qui est généralement réservé aux oeuvres reconnues par la critique comme des classiques à part entière.

Si la collection n’évite pas parfois l’anecdotique (sur le plan purement cinématographique), chaque film présenté à une valeur qu’elle soit historique, culturelle ou sociale.

Certains films de la collection ont depuis été édités en France. C’est le cas de « Deep End » (édité chez Carlotta Films) et de « Privilège » de Peter Watkins (chez Doriane Films) ou plus étonnamment de « Black Panther » de Ian Merrick (chez UFO Distribution).

Mais il est peu probable que la plupart des autres films soient un jour édités dans l’hexagone. Pour les non bilingues, il est à souligner que le film principal est toujours disponible avec des sous-titres pour malentendant (par contre ce n’est généralement pas le cas des bonus).

Dans un passionnant entretien à retro-hd.com paru en août 2015, Sam Dunn, responsable du département édition vidéo du BFI, revenait sur le pari que représente une collection comme Flipside.

« Un projet comme la collection Flipside est surtout un projet culturel assez idéaliste. Je pense que tous les films méritent d’être vus et que tous les films méritent la meilleure présentation possible. Une entreprise comme celle-ci finit évidemment par être jugée non pas uniquement sur son impact culturel (c’est-à-dire sa capacité à changer notre compréhension de l’histoire du cinéma britannique) mais aussi sur ses performances commerciales. De ce côté, je suis content de pouvoir confirmer que nous avons eu un succès assez considérable sur plusieurs titres (notamment « Deep End », « Here We Go Round the Mulberry Bush » et « That Sinking Feeling »), mais dans l’ensemble, il y a évidemment toujours eu un certain risque commercial dans cette aventure.
De nouveaux films britanniques difficilement accessibles intégreront la collection Flipside dans un futur proche, mais nous nous concentrons actuellement sur des projets TV de plus en plus ambitieux qui permettront d’enfin donner une nouvelle vie en DVD et en Blu Ray à des séries et projets TV majeurs. »

C’est une collection que tout cinéphile adepte des films introuvables et étranges ne peut ignorer et l’un des plus beaux efforts d’édition de ces dernières années.

On a pu craindre un temps que le BFI ait, malgré les assurances de Sam Dunn, décidé de saborder la collection en 2015 en rééditant les titres de la collection dans le catalogue général (en édition DVD simple et sans livret). Le dernier titre en date, sorti en avril 2014, est l’excellente comédie écossaise de Bill Forsyth « That Sinking Feeling » (1979).

Après un long sommeil (deux ans quand même !), BFI Flipside est de retour avec pas moins de trois nouveaux  titres de sortie le 25 avril 2016 : « Expresso Bongo » de Val Guest, « Beat Girl » d’Edmond T. Gréville et « Symptoms » de José Ramón Larraz.

A date de fin 2022, le catalogue a atteint 44 volumes ! Et William Fowler et Vik Pratt ont publié en 2019 un indispensable livre compagnon de la collection « The Bodies Beneath – The Flipside of British Film & Television » avec une préface signée par Nicolas Winding Refn.

Catalogue BFI Flipside (Dual DVD et Blu-ray / Blu-ray) :

000 – Kim Newman’s Guide to The Flipside of British Cinema

1 – The Bed Sitting Room (Richard Lester, 1969)

2 – London in the Raw (Arnold L. Miller, 1964)

3 – Primitive London (Arnold L. Miller, 1965)

4 – Herostratus (Don Levy, 1967)

5 – All the Right Noises (Gerry O’Hara, 1971)

6 – Man of Violence (Pete Walker, 1969)

7 – Privilege (Peter Watkins, 1967)

8 – That Kind of Girl (Gerry O’Hara, 1963)

9 – Permissive (Lindsay Shonteff, 1970)

10 – The Pleasure Girls (Gerry O’Hara, 1965)

11 – The Party’s Over (Guy Hamilton, 1965)

12 – Here We Go Round the Mulberry Bush (Clive Donner, 1967)

13 – Bronco Bullfrog (Barney Platts-Mills, 1969)

14 – Private Road (Barney Platts-Mills, 1970)

15 – Duffer / The Moon Over the Alley (Joseph Despins & William Dumaresq, 1971 & 1975)

16 – Joanna (Mike Sarne, 1968)

17 – Lunch Hour (James Hill, 1962)

18 – Requiem for a Village (David Gladwell, 1975)

19 – Deep End (Jerzy Skolimowski, 1970)

20 – Little Malcolm and His Struggle Against the Eunuchs (Stuart Cooper, 1974)

21 – Voice Over (Christopher Monger, 1981)

22 – Her Private Hell (Norman J. Warren, 1967)

23 – Nightbirds (Andy Milligan, 1970)

24 – The Black Panther (Ian Merrick, 1977)

25 – You’re human like the rest of us (B.S. Johnson, 1967)

26 – Captured (John Krish, 1959)

27 – Sleepwalker (Saxon Logan, 1984)

28 – Schacken, the Painter (Leslie Megahey, 1979)

29 – That Sinking Feeling (Bill Forsyth, 1979)

30 – Beat Girl (Edmond T. Gréville, 1960)

31 – Expresso Bongo (Val Guest, 1959)

32 – Symptoms ( José Ramón Larraz, 1974)

33 – Psychomania (Don Sharp, 1973)

34 – Long Shot (Maurice Hatton, 1977)

35 – The Orchad end Murder (Christian Marnham, 1981)

36 – Red, White and Zero ( Lindsay Anderson, Peter Brook & Tony Richardson, 1967)

37 – Stranger in the House (Pierre Rouve, 1967)

38 – Mr Topaze (Peter Sellers, 1961)

39 – Legend of the Witches (Derek Ford, 1970) & Secret Rites (Malcolm Leigh, 1971)

40 – Cosh Boy (Lewis Gilbert, 1953)

41 – Short Sharp Shocks

42 – I Start Counting! (David Greene, 1969)

43 – Short Sharp Shocks: Volume 2

44- The Appointment (Lindsey C. Vickers, 1982)

45- The Ballad of Tam Lin (Roddy McDowall, 1971)