Review of: Death Line
Horreur:
Gary Sherman

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Rating:
4
On 8 juin 2014
Last modified:7 octobre 2021

Summary:

Un film d'horreur culte dans le métro londonien avec un Donald Pleasence en grande forme. Quelques scènes mémorables !

Un film d’horreur culte dans le métro londonien avec un Donald Pleasence en grande forme. Quelques scènes mémorables !

Death Line (1973)

Death Line (1973)

(Le métro de la mort)

Réalisé par Gary Sherman

Ecrit par Ceri Jones d’après une idée de Gary Sherman

Avec Donald Pleasence, Norman Rossington, David Ladd, Sharon Gurney, Hugh Armstrong, Christopher Lee…

Directeur de la photographie : Alex Thomson

Produit par Paul Maslansky pour Harbor Ventures et K-L Productions

87 mn

Horreur

UK

Alors qu’ils rentrent chez eux, deux étudiants trouvent le corps d’un homme inanimé dans les escaliers de la station de métro. Mais quand ils reviennent sur les lieux accompagnés d’un agent, le corps a disparu. L’inspecteur Calhoun (Donald Pleasence) fait rapidement le rapprochement avec d’autres disparitions dans la même station.

« Death Line » figure parmi les classiques pour bon nombre de fans du cinéma britannique d’horreur (même si en l’occurrence il est écrit, réalisé et produit par des Américains).

Alors qu’au début des années 70, les maisons emblématiques de l’horreur made in UK comme Hammer et Amicus Productions vivent leurs dernières heures, le renouveau viendra-t-il des productions indépendantes ?

Le film commence dans le quartier de Soho à Londres où un homme moustachu et chapeau meloné, visiblement de la haute, vient s’encanailler. Alors qu’il se remet d’un mauvais coup attrapé pour avoir voulu racoler une professionnelle (ou pas) sur le quai d’un métro, on devine dans ses yeux affolés qu’un malheur bien plus radical va lui tomber dessus.

Bref on n’est guère étonné de le retrouver étendu inconscient dans les escaliers quelques minutes plus tard. Son immobilisme inquiète d’ailleurs deux jeunes beaux étudiants (les sexy David Ladd et Sharon Gurney). Enfin surtout la demoiselle, parce que le monsieur est américain et pour lui rien n’est plus normal que de croiser des ivrognes assoupis dans le métro !

On voit rapidement quelle (triste) voie va prendre le film quand celui-ci tourne brusquement et franchement vers la comédie avec l’apparition du personnage de l’inspecteur Calhoun (Donald Pleasence, excellent). Râleur, irrespectueux, moqueur, c’est un sacré numéro qui en fait voir de toutes les couleurs à ceux qui l’approchent – au premier rang duquel on trouve le blasé Detective Sergeant Rogers (Norman Rossington).

Deuxième virage à 90 degrés quand après s’être fait expliquer qu’il y a une station manquante entre Holborn et Russell Square, on se retrouve projeté sans préparation psychologique appropriée sous terre parmi les membres déchiquetés, le sang et la caillasse, avec comme fond sonore des gouttes d’eau, des battements de coeur et quelques notes anémiques de musique puis des cris de désespoir d’une créature hirsute et difforme (interprétée par un impressionnant Hugh Armstrong). Un long plan séquence qui vous ramènera in fine mais faussement à la surface.

Cette séquence est un bel exercice de style, qui s’insère pas très naturellement dans le récit, mais néanmoins très audacieux.

« Death line » se joue ainsi des ruptures de style entre les scènes de romantisme ordinaire avec nos jeunes étudiants, les scènes humoristiques avec l’inspecteur Calhoun (et même une apparition improbable de… Christopher Lee) et les scènes très lentes et gores sans dialogues.

Ça marche plutôt pas mal, même si du coup le manque de naturel et de fluidité des transitions entre les différentes « ambiances » m’a un peu perturbé.

Le réalisateur Gary Sherman qui signait ici son premier long, a ses raisons pour filmer longuement les scènes sous terre. Après tout, pourquoi s’en priver, les maquillages et décors sont superbement bien réalisés, et de fait ces scènes sonnent plus justes que celles se déroulant à la surface.

La fin du film est maligne et permet enfin la réunion de ces trois mondes a priori si éloignés (ceux du détective, des étudiants et du monde sous terrain).

A noter que le film est sorti en version raccourcie et remontée aux USA sous le titre de « Raw meat », ce qui retirait probablement tout son intérêt.

Comme mot de la fin, je me contenterai de dire

« Mind the doors »

Ironiquement la première et la dernière phrase du film… et qui finalement aurait été un titre parfait et moins convenu que « Death line ».

MAJ OCTOBRE 2021 : Le film est enfin disponible en France dans une très belle édition comprenant le film en blu-ray et DVD ainsi qu’un livret de Marc Toullec.

Combo Blu-ray+DVD+livret, FR. Studio Rimini Editions (2021). Version originale avec sous-titres français. Bonus :  un livret rédigé par Marc Toullec (24 pages), « Profondeurs » : discussion entre David Ladd et Paul Maslanksy (13’, VOST), « Fermeture des portes ! » : interview de Hugh Armstrong (16’, VOST), « Les Contes du métro » : interview de Gary Sherman et des producteurs exécutifs Jay Kanter et Alan Ladd, Jr. (19’, VOST), Bande-annonce, Spots TV