Drame social:
Ken Loach

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4
On 3 novembre 2012
Last modified:28 octobre 2017

Summary:

"Bread and Roses"ne surprendra pas ceux qui connaissent l'oeuvre de Loach, mais prouve encore une fois le savoir faire de Laverty-Loach pour créer des personnages vibrant d'humanité plongés dans un monde complètement déshumanisé.

Un portrait sensible de deux soeurs mexicaines installées à Los Angeles
Bread And Roses de Ken Loach

Bread and Roses (2000)

Réalisé par Ken Loach

Ecrit par Paul Laverty

Avec Pilar Padilla, Adrien Brody, Elpidia Carillo,…

Direction de la photo : Barry Ackroyd / Montage : Jonathan Morris / Direction artistique : Tucker Doherty / Musique : George Fenton

Produit par Rebecca O’Brien

Drame social

101 mn

UK / France / Allemagne / Espagne / Italie / Suisse

 

Maya (Pillar Padilla), une jeune mexicaine, émigre illégalement aux Etats-Unis. Elle y rejoint Rosa (Elpidia Carillo), sa soeur, installée à Los Angeles. Energique et décidée, Maya obtient de Rosa, employée dans une entreprise de nettoyage, qu’elle la présente a son directeur, Perez. Devenue femme de menage, Maya se retrouve au milieu d’une armée d’employees de toutes les nationalités, qui travaillent dans des conditions inacceptables. Quand elle rencontre le séduisant activiste Sam Shapiro (Adrien Brody), elle décide de se soulever.

Bread And Roses de Ken Loach« Bread and Roses » est un film typique de Ken Loach, un drame social, dans un environnement peu habituel pour le réalisateur : les Etats-Unis. Le film se déroule à Los Angeles, mais vous n’aurez droit à aucune image glamour, et les stars que l’on y croise se retrouvent bousculés par des femmes de ménages brandissant leurs aspirateurs.

Le sujet du film est celui de la condition des immigrés qui franchissent illégalement la frontière mexicano-américaine pour s’installer dans le sud ouest des Etats Unis. Comme la plupart des immigrés illégaux, ils paient très cher leur ticket pour le « Paradis », et une fois sur place la désillusion est grande.

Rien d’étonnant dans le sujet et son traitement. On est dans du pur Loach et la description des réalités vécues par ces immigrés est réaliste. Le scénariste Paul Laverty (irlando-écossais mais né à Calcutta) collabore avec Ken Loach depuis « Carla’s song » (1996), un drame social et humain qui se déroule entre Glasgow et le Nicaragua. Paul Laverty a travaillé pour une organisation humanitaire au Nicaragua dans les années 80, a beaucoup voyagé dans la région et est très proche de la condition latino-américaine. Il s’est notamment installé un temps à Juàrez, ville frontalière entre le Mexique et les Etats-Unis. Du coup même si le cadre est exotique pour un Loach, on sent que le scénariste est à l’aise avec son sujet.

Loach et Laverty nous servent un portrait d’un joli bout de femme, Maya, à la fois volontaire et idéaliste, parfaitement incarnée par Pilar Padilla. Malgré la traversée difficile, et une confrontation à la réalité américaine, Maya veut toujours y croire et se jette à corps perdu dans une lutte pour que les droits des femmes de ménage soient reconnus. Elle ne comprend pas l’hostilité de sa soeur Rosa, ira jusqu’à la traiter de traitre avant d’être mis face à la réalité de la vie de sa soeur et du terrible secret qu’elle cache. Maya perdra alors ses illusions, aidera l’un de ses collègues en commettant un vol. Prenant le risque d’être reconduite à la frontière. Mais ne finit-elle pas finalement par préférer le départ plutôt que d’affronter les réalités et le sacrifice de sa soeur ?

Le film est largement écrit autour de deux destins de femme, les soeurs Maya et Rosa. L’étudiant activiste et branleur Sam, et le mari de Rosa (cloîtré chez lui à cause d’un diabète non soigné par manque de moyens), ne servent qu’à souligner les différences entre les deux soeurs. Et finalement même la lutte des femmes de ménage  passe presqu’au second plan.

« Bread and Roses »ne surprendra pas ceux qui connaissent l’oeuvre de Loach, mais prouve encore une fois le savoir faire de Laverty-Loach pour créer des personnages vibrant d’humanité plongés dans un monde complètement déshumanisé.

DVD Studio Canal. Version originale sous-titrée, version française.